L’écriture a longtemps été un complexe alors je me soigne.
Je me soigne car l’écriture est ma liberté.
Ma liberté complexée et complexe car j’oscille entre peur de libérer mes mots et besoin d’avoir un endroit où les déposer.
Résultat : un an sans écrire !
En cause : ma lenteur, mes peurs et un accouchement bien souvent douloureux.
Mais la liberté, je ne peux y renoncer !
Alors pour ça, j’avais besoin d’une courte échelle.
Merci à la @Revue Bancal et à Céline Chartier de m’avoir remis le pied à l’étrier et de m’avoir permis de participer à cet improbable atelier d’écriture.
Aux manettes, la truculente Valéry Meynadier, qui n’a de lente que la macération dans laquelle elle vous plonge pour ne recueillir que les arômes délicats. Elle est puissante et bienveillante !
PITCH DE L’ATELIER : travailler la parenthèse en s’inspirant, notamment du style de l’écrivain portugais Antonio Lobo Antunes et de son livre « Je ne t’ai pas vu hier dans Babylone » …GOULPS 1 !
La parenthèse dans l’écriture, comme une histoire dans l’histoire, une digression, un induit, un ailleurs, avec une ouverture et une fermeture.
Une parenthèse comme une bouche verticale, une voix off.
Un texte Centaure, où les mots sont funambules et le style est une perche.
LE THÈME : le bonheur
ACCROBATIE SUPPLÉMENTAIRE : lire son texte en se munissant d’un couvre-chef (une casquette pour moi 🧢) au moment des parenthèses (en gras dans mon texte) GOULPS 2 !
C’est quoi ce pitch, qu’est-ce que je fous là ???!!
J’ai flippé, j’ai manqué de temps, j’ai failli partir en courant…mais le bonheur, plus besoin de l’écrire, il était là !
Je vous partage donc le fruit de cette macération rapide car il est bon de se laisser hisser et d’accepter que l’on vous fasse la courte échelle.
Á LA BONNE HEURE
- « Soyez-là à la bonne heure » qu’il me dit !
(🧢 sans déconner, pourquoi est-ce que je serais là à la bonne heure pour venir lui déposer mon malheur !). - Oui, bien-sûr …la séance s’arrête là, c’est ça ? Mon temps est écoulé pour aujourd’hui ?
(🧢 et lui, combien de temps, de minutes, de secondes il faut qu’il écoule pour le retrouver mon bonheur ?! tiens, c’est quoi ce un nouveau coussin ?…).
Ça y est, nouvelle fin de séance, j’suis de nouveau sur le pas de sa porte. Je m’arrête (J’l’aime bien ce coussin, il se tient bien), je sens le goût amer de sa plaque dorée, comme si chaque semaine je plantais mes crocs dans cet alliage métallique pour m’accrocher à ses vises (🧢 et cette couleur d’où vient-elle ? Pourquoi j’lai pas remarqué avant ?).
Ah mes vices, mes galères, mes travers (🧢 c’est la lumière, c’est ça ! ce rayonnement, la chaleur…), je les rassemble, je les convoque, pour qu’ils se livrent, qu’ils se dénoncent, qu’on en finisse. Un jour ils finiront par craquer ! (🧢 ça y est, ça me rappelle un chandail, celui de ma grand-mère !)
De toute façon, c’est eux ou moi ! Soit, ils passent aux aveux, soit je finirai dans ce canapé de lin, seul (🧢 je sens encore son parfum, moi blottis dans les mailles).
« D’la salle marmaille », j’ai entendu ça toute mon enfance (🧢 vivement la prochaine, j’ai hâte…) qu’est-ce qu’on fait avec des mots comme ça ? J’vous le demande moi ??!!
Les mots c’est tout ce qu’il me reste (🧢 hâte de me blottir dans tes bras, attend-moi), et il faudrait que je les lui donne tous à l’autre !!
(🧢 Crois-moi la semaine prochaine, je serai là à la bonne heure !)
Texte par Valérie Mauny
Portrait par Sophie Alyz